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Artistes à la une - Peinture

Laurence Simon l’art des ruines et de la mémoire

portrait de Laurence Simon Peintre Paris

Une peintre qui sublime l’invisible et révèle la trace

Chez Laurence Simon, ce ne sont pas les sujets flamboyants qui captent le regard, mais les traces oubliées : sacs noués, drapés fatigués d’échafaudages, blockhaus, meules de foin ou bidons rouillés.
Sa peinture, patiente et charnelle, s’inscrit dans une démarche de résistance : elle sublime les fragments du quotidien laissés par l’homme sans jamais représenter la figure humaine.

Empreinte 146 x 114 cm

Une vocation née très tôt

« J’ai dit que je voulais être peintre à cinq ans. »
Cet aveu d’enfance traduit la détermination de Laurence Simon. Issue d’une lignée d’artistes depuis le XVIIe siècle, son regard s’est nourri des Beaux-Arts, de Rome, de l’ex-Yougoslavie, de la Normandie ou plus récemment du Mexique.
Peintre à contre-courant, elle refuse le spectaculaire pour privilégier le détail et le fragment.

Dante à Kyiv 65 x 50 cm

La beauté du rebut

L’univers de Laurence Simon commence souvent par une fascination :

  • la brillance du métal,
  • la mécanique étrange des roues de poubelles,
  • la paille des meules de foin,
  • les sacs oubliés, les murs usés par le temps.

Ces rebuts, simples et usés, deviennent archétypes universels sous son pinceau : le bidon devient une nature morte, le drapé une allégorie, la meule une installation.
Elle ne copie pas : elle révèle. Un art habité par les ruines et la mémoire

Beethoven et Bourdelle au Luco 200 x 150 cm

Son œuvre se nourrit des ruines antiques de Rome, des villages mutilés du Monténégro, des silos normands, des oliviers centenaires, des paysages mexicains rêvés.
Les objets abandonnés deviennent poésie picturale, les paysages détruits par la guerre se chargent d’une mémoire universelle.
Laurence Simon revendique l’héritage de Dürer (pour ses drapés), de Patinir (pour ses détails discrets dans les Vierges) et rend hommage à Bourdelle et Beethoven dans ses fusains monumentaux.

Offrande

Une peinture de résistance et de lenteur

Installée entre Paris et le littoral, elle poursuit une œuvre solitaire, puissante et humble. Ses grands fusains noirs, presque musicaux, rassemblent les fragments du passé et du présent.
Dans un monde qui s’accélère, Laurence Simon prend le temps de regarder. Et nous apprend à voir.

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Voyage dans l'art

Protéger l’art au cœur des tempêtes de l’Histoire

Protéger l’art au cœur des tempêtes de l’Histoire - la Joconde

Chaque guerre remet au premier plan la même urgence : sauver l’art avant qu’il ne disparaisse. De Jérusalem à Bagdad, de Reims à Kyiv, le patrimoine devient tour à tour butin, cible ou symbole. Derrière les murs des musées, un combat discret mais vital s’organise : documenter, protéger, mettre à l’abri. Préserver une œuvre, c’est préserver la mémoire de l’humanité entière.

Quand l’art devient une cible

Les destructions volontaires d’œuvres d’art sont aussi anciennes que les conflits.

  • Les Romains pillaient statues et mosaïques.
  • Les croisés ont arraché les trésors de Constantinople.
  • Les nazis ont orchestré un pillage systématique de l’art européen.
Cathédrale de Reims

Au XXᵉ siècle, le patrimoine français a été directement visé : la cathédrale de Reims bombardée, le Palais des Beaux-Arts de Lille vidé de ses collections, et la Joconde, plusieurs fois mise à l’abri pour échapper aux bombardements.

👉 Détruire une œuvre, c’est attaquer une identité. La protéger, c’est affirmer que même au cœur du chaos, la culture peut survivre.

Des exemples marquants de sauvetage

  • La Joconde : cachée à plusieurs reprises avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Les manuscrits de Tombouctou : transférés en secret pour échapper aux flammes et aux pillages.
  • Les vitraux de Chartres : démontés avant les bombardements pour être sauvegardés.
Tombouctou Manuscrits

Ces récits illustrent une constante : chaque génération doit défendre son héritage artistique face aux tempêtes de l’Histoire.

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  • Les méthodes modernes de protection mises en place par les musées (réserves-refuges, numérisation massive, réseaux internationaux).
  • Les opérations secrètes en Ukraine : icônes du musée Khanenko transférées et mises à l’abri.
  • Le rôle clé du Louvre-Lens dans la sauvegarde du patrimoine mondial.

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Icônes venues d’Ukraine au Louvre-Lens : quand l’art sacré devient acte de résistance

Louvre lens - ukraine Notre dame de la Consolation
Louvre lens - ukraine Notre dame de la Consolation

Le Louvre-Lens accueille une exposition exceptionnelle : Icônes venues d’Ukraine. Prêtées par le Musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko de Kyiv, ces œuvres sacrées du XVe au XVIIe siècle témoignent de la richesse et de la diversité de la peinture d’icônes, entre influences byzantines et occidentales. Leur éclat doré porte aussi les stigmates d’un exil forcé et rappelle que la sauvegarde du patrimoine est un combat vital.

Vue de l’exposition au Louvre Lens

Un sauvetage patrimonial unique

Seize icônes, parmi les plus précieuses des collections ukrainiennes, ont trouvé refuge en France après avoir été menacées par la guerre. Grâce à un accord exceptionnel entre institutions françaises et ukrainiennes, elles sont aujourd’hui exposées à la mezzanine du Louvre-Lens jusqu’au 15 décembre 2025.
Ce geste de solidarité internationale illustre le rôle majeur des musées : protéger, documenter et transmettre le patrimoine, même en temps de conflit.

Theodore Poulakis, « En toi se réjouit », 1661, Tempera sur bois, feuille d’or, Kyiv, Musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko
© musée du Louvre-Lens 

L’héritage de Théodoros Poulakis et des grands maîtres de l’icône

L’exposition met en lumière des chefs-d’œuvre du peintre crétois Théodoros Poulakis (1620-1692). Ses toiles monumentales comme Le Jugement dernier ou En toi se réjouit allient tradition byzantine et influences occidentales.
Par leur composition verticale et leur richesse narrative, ces icônes traduisent une puissance visuelle exceptionnelle et t témoignent de la richesse de l’art orthodoxe du XVIIe siècle.

Notre Dame de la Consolation vers 1450-1500, Tempera sur bois, feuille d’or, Kyiv, Musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko
© musée du Louvre-Lens 

Trésors anciens et tendres visages

Aux côtés de ces œuvres du XVIIe siècle, l’exposition révèle aussi des icônes plus anciennes :

  • Notre Dame de la Consolation (vers 1450-1500), une Vierge à mi-corps empreinte de douceur et de majesté.
  • Saint Jean-Baptiste, l’ange du désert (vers 1500-1600), entouré de scènes de sa vie, dont la prédication et le martyre.
Dans Le Jugement dernier, le Christ en gloire est représenté en maître de l’univers, vainqueur de la mort et bénissant. Son retour sur terre marque la fin des temps et le jugement de l’humanité. Ce thème, élaboré au Moyen Âge, est un commentaire en image de plusieurs sources bibliques. La lecture de cette icône se fait de bas en haut.

La composition superpose les registres : le monde terrestre où les morts ressuscitent, le Paradis où les élus sont accueillis et l’Enfer où sont précipités les damnés. La scène reprend les conventions byzantines : les morts sortent de leurs tombeaux ou sont recrachés par les flots de la mer et par les bêtes sauvages ; les saints chantent les louanges de Dieu au Paradis avec le trône laissé libre pour le retour du Christ ; l’archange saint Michel pèse les âmes ; un fleuve de feu entraîne les pécheurs au fond de l’Enfer.

Cependant l’artiste introduit une influence occidentale : dans le groupe des damnés, des personnages sont repris du Jugement dernier de Michel-Ange à la chapelle Sixtine (1512). Des saints vénérés uniquement par les catholiques figurent aussi parmi les élus. Cette icône a peut-être été commandée par une communauté catholique de rite oriental
Theodore Poulakis, Le Jugement dernier, 1661, Tempera sur bois, feuille d’or, Kyiv, Musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko
© musée du Louvre-Lens 

Ces images sacrées reflètent à la fois l’austérité du style byzantin et la richesse chromatique occidentale, illustrant la diversité de l’art religieux ukrainien.

Une scénographie immersive

Conçue par l’architecte Mathis Boucher, la scénographie invite au recueillement. Les icônes sont isolées dans une lumière mesurée, sans socle ni vitrine imposante, renforçant l’impression d’entrer dans un sanctuaire. Chaque visiteur circule à hauteur des œuvres, dans une intimité rare avec ces fragments d’âme et d’histoire.

Entre urgence et résilience

La présence de ces icônes en France est d’abord le fruit d’une opération de sauvegarde d’urgence, menée après les bombardements d’octobre 2022 contre le musée Khanenko de Kyiv. Avec l’aide de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), elles ont trouvé refuge au Centre de conservation du Louvre à Liévin, avant d’être présentées au public.

Ces œuvres ne sont pas de simples pièces d’art : elles incarnent l’âme d’un peuple, sa spiritualité et sa résilience. Leur exposition au Louvre-Lens résonne comme un message universel : affirmer que la culture peut survivre, être partagée et continuer à exister, même au cœur des ténèbres.

Informations pratiques

  • Exposition : Icônes venues d’Ukraine
  • Lieu : Louvre-Lens, Mezzanine
  • Dates : jusqu’au 15 décembre 2025
  • Entrée : libre

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A lire aussi : Protéger l’art au coeur des tempêtes de l’histoire

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New Art 2025 – Lourmarin, carrefour des écritures contemporaines

New Art Lourmarin 2025

Un festival qui fait vibrer la Provence

Le dernier week-end de septembre, Lourmarin se transforme en capitale éphémère de l’art contemporain. Les 27 et 28 septembre 2025, la Fruitière Numérique accueillera la 4ᵉ édition du Festival New Art, un rendez-vous désormais incontournable pour les amateurs d’art et les collectionneurs en quête de découvertes.

Dans ce lieu atypique, entre héritage industriel et lumière provençale, 30 artistes confirmés et émergents présenteront un panorama foisonnant des écritures plastiques actuelles : peinture, sculpture, street art, photographie, art numérique et installations immersives. Plus qu’une exposition, New Art est une véritable immersion au cœur de la création contemporaine.

Quatre univers à explorer

Parmi les talents invités, quatre artistes incarnent la diversité et la force de cette édition 2025 :

Kty Kiecken
  • Kty Kiecken : des céramiques inspirées de ses voyages, où nature et matière s’entrelacent pour créer des paysages intérieurs sensibles.
SeeS
  • SeeS (Thomas Allemand) : des abstractions chromatiques où la rigueur géométrique rencontre l’énergie du graffiti.
Marina Arena
  • Marina Arena : des sculptures textiles et bois qui subliment les cicatrices physiques et psychiques, entre douleur et résilience.
Dedall
  • Dedall : des labyrinthes en acier inoxydable, massifs mais aériens, qui invitent à méditer sur nos trajectoires intérieures.

Une expérience participative

Ce qui distingue New Art, c’est son approche immersive et accessible. Fresques réalisées en direct, ateliers participatifs, échanges avec les artistes : ici, l’art n’est pas contemplé à distance, il se vit et se partage.

Un manifeste de l’art accessible

Organisé par l’association Créalub, le festival revendique une démarche engagée : entrée gratuite, accessibilité universelle, respect environnemental et soutien aux créateurs indépendants.

En quittant Lourmarin, le visiteur garde la sensation d’avoir parcouru une mosaïque d’univers, chacun porteur d’une émotion et d’une vision singulière. New Art 2025 n’est pas seulement un festival : c’est un manifeste vivant de la diversité créative.

📅 27 & 28 septembre 2025 – 10h à 19h
📍 Fruitière Numérique, Lourmarin (Vaucluse)
🎟️ Entrée libre

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L’art animalier à l’honneur au Musée Blanche Hoschedé-Monet de Vernon

sculpture de François Pompom Musée Blanche Hoschende Monet Vernon

Le Musée Blanche Hoschedé-Monet de Vernon présente jusqu’au 21 septembre une exposition exceptionnelle consacrée à l’art animalier du XXe siècle. De François Pompon à Armand Pétersen, en passant par Paul Jouve et Gaston Suisse, l’exposition redonne toute sa place à un courant artistique qui allie modernité, élégance et symbolique universelle.

sculpture d'un ours polaire de François Pompon

François Pompon : la naissance d’une esthétique épurée

Figure emblématique, François Pompon révolutionne la sculpture animalière par son approche de la simplification. Ses formes lisses et arrondies, comme dans le fameux « ours polaire », témoignent d’une volonté de saisir l’essence de l’animal, plutôt que de s’attacher aux détails naturalistes. Ses œuvres, conservées et reproduites au musée, illustrent la transition vers une sculpture moderne accessible et intemporelle.

Armand Pétersen : la tension du vivant

Aux côtés de Pompon, Armand Pétersen poursuit l’exploration de l’animal, en accentuant la tension musculaire et l’énergie des corps. Ses bisons, tigres et rhinocéros dégagent une intensité dramatique, soulignée par le jeu des patines. Là où Pompon recherchait la sérénité, Pétersen exprime la force, la puissance et la fragilité du vivant.

Quand l’art animalier entre dans les foyers

L’exposition du Musée Blanche Hoschedé-Monet de Vernon met aussi en avant des objets décoratifs et fonctionnels issus du mouvement animalier. Faïences, porte-bouquets ou objets manufacturés rappellent que, dans les années 1920-30, l’art animalier s’est diffusé largement grâce aux grands magasins parisiens, permettant à la petite bourgeoisie d’acquérir des œuvres inspirées du bestiaire exotique et domestique.

Une scénographie immersive et vivante

La force de l’exposition tient dans sa scénographie thématique : chaque espace recrée un écosystème – Antarctique, milieu aquatique, forêt tropicale, savane ou campagne française. Les œuvres dialoguent entre elles, invitant le visiteur à un voyage sensible où l’animal devient miroir de l’homme, symbole de puissance, de liberté ou de fragilité.

De l’animal à l’impressionnisme : résonances contemporaines

Le Musée Blanche Hoschedé-Monet de Vernon inscrit également cette exposition dans une perspective plus large : celle de son ancrage impressionniste. En 2026, le musée participera aux commémorations du centenaire de la mort de Claude Monet en proposant une exposition autour des Nymphéas et de leur réinterprétation par des artistes contemporains. Une manière d’affirmer le rôle du musée comme lieu de mémoire et de création, à la croisée de l’histoire et du présent.

 À lire aussi :  Animaux Art Déco : une exposition incontournable pour célébrer les 100 ans de l’Art Déco

Info pratiques

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Édito – ART MAG #28 : Mémoire, résilience et ouverture internationale

Delphine Jonckheere _ artmag novembre décembre 2025 EDITO

Ce nouveau numéro d’ART MAG s’ouvre sous le signe de la mémoire et de la résilience. Artistes émergents et confirmés interrogent notre rapport au temps, à la trace et à la transmission. Laurence Simon, Nathalie Jarsaillon, Patrick Causse & Lord Prosser ou encore Régis Sinoquet nous livrent des œuvres fortes où l’émotion se transforme en langage universel. La peintre Nicole Azoulay, en couverture, confie un récit intime où la couleur devient liberté, vérité et acte de résilience.

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Artistes à la une - Dessin

Weber Zhang : l’artiste chinois qui redéfinit le rapport au temps dans l’art contemporain

WEBER ZHANG artiste chinois art contemporain

Entre introspection, abstraction froide et lenteur assumée

L’artiste chinois Weber Zhang s’impose comme une figure singulière de l’art contemporain international. Diplômé de la Tsinghua Academy of Arts and Design, il développe une œuvre rare et exigeante, construite sur des strates, des effacements et une émotion suspendue.
Son art, à la croisée du dessin contemporain, de la philosophie et de la calligraphie, interroge notre rapport au temps dans une société dominée par l’instantanéité.

Mountain Brook  and  Traveler 70 cm x50cm Crayon_papier ecologique 2021 
weber Zhang
Mountain Brook and Traveler 70 x 50cm Crayon papier

L’éloge de la lenteur : un processus créatif unique

Face à l’urgence du monde, Weber Zhang revendique une création lente et méditative.
Son processus s’étire en plusieurs étapes :

  • croquis initiaux,
  • révisions numériques,
  • impressions soignées et détaillées.

Chaque œuvre est le fruit d’une patience extrême, où le détail et le silence deviennent moteurs de contemplation. Ce refus de la précipitation donne naissance à des créations qui résonnent en profondeur, loin de l’immédiateté.

Weber Zhang
Sound of Silence
Sound of silence, 50×70 cm, Technique Mix, 2018

Inspirations : entre jeux vidéo, calligraphie et philosophie

Les sources d’inspiration de Weber Zhang sont multiples et surprenantes :

  • Jeux vidéo stratégiques
  • Textes philosophiques
  • Calligraphie traditionnelle chinoise
  • Souvenirs d’enfance

Ce syncrétisme nourrit une œuvre dense, mêlant héritage culturel et expériences personnelles. Résultat : une singularité esthétique forte et une identité visuelle qui échappe à toute catégorisation.

La Naissance de la Tragédie - Nietzsche
Weber Zhang artiste chinois
La Naissance de la Tragédie – Nietzsche

Une abstraction empreinte d’humanité

Si ses compositions évoquent parfois une certaine froideur abstraite ou un minimalisme conceptuel, elles demeurent profondément humaines.
Pour Zhang, chaque œuvre est un acte d’attachement : retenir une pensée, fixer un sentiment, capturer l’éphémère avant qu’il ne s’évanouisse.

« L’art est ce dont je dois apprendre à me détacher », explique l’artiste. Loin d’un art spectaculaire, son travail se conçoit comme un passage, une invitation à la contemplation.

JOJO Réinvention
Weber Zhang
JOJO Réinvention

Weber Zhang sur la scène internationale

En 2025, Weber Zhang exposera deux nouvelles œuvres au Fangcunshan Art Center de Shanghai (26 avril – 27 juillet 2025). Il participera également à la foire ACG HK 2025 à Hong Kong, confirmant ainsi une reconnaissance croissante sur la scène artistique mondiale.

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Retrospective

Les Archives Vivantes : quand l’art devient espace d’échos

LES ARCHIVES VIVANTES

Nouvelle venue sur la scène parisienne de l’art contemporain, Les Archives Vivantes s’impose déjà comme une structure singulière et inspirante. Fondée par Meng-Fei Liu, commissaire d’exposition et chercheuse passionnée, elle propose une approche curatoriale qui dépasse les codes classiques de la galerie ou du centre d’art. Ici, chaque exposition devient expérience narrative, entre mémoire collective, perception intime et poésie plastique.

Un projet curatorial unique à Paris

Contrairement aux espaces d’art traditionnels, Les Archives Vivantes ne se définit pas comme une galerie. L’ambition est autre : transformer l’exposition en récit, un texte à lire avec les yeux et à ressentir par le corps.
Sous l’impulsion de Meng-Fei Liu, formée en littérature française et en arts du XIXᵉ siècle, chaque scénographie est pensée comme un théâtre intérieur. Les œuvres deviennent alors des présences silencieuses, des signes en tension, des fragments de mémoire qui résonnent avec le spectateur.

Cette démarche, à la croisée de la curation contemporaine, de l’écriture et du sensible, affirme une voix radicalement poétique et engagée dans le paysage de l’art parisien.

MAXIM : Carrefour des Mondes – première exposition

La première exposition des Archives Vivantes, MAXIM : Carrefour des Mondes, prend pour point de départ La Dame de chez Maxim de Feydeau. Plutôt qu’une relecture fidèle, l’exposition explore les interstices du texte : l’identité trouble, l’ambiguïté des regards, l’erreur féconde.

Deux artistes y dialoguent :

  • Francesca Quey, peintre intuitive dont les toiles abstraites fragmentaires interrogent la perception.
  • Wen Lin Wang, artiste taïwanaise qui mêle collage, gravure et peinture dans une exploration de la mémoire, de l’exil et du langage.

L’exposition, loin du spectaculaire, se vit comme un murmure. Chaque œuvre est une énigme, chaque salle une respiration. Le spectateur est invité à suspendre son regard et à accepter l’incertitude comme espace de vérité.

Une nouvelle voix dans l’art contemporain parisien

Les archives vivantes  exposition

Avec Les Archives Vivantes, Meng-Fei Liu propose une alternative curatoriale fondée sur la résonance plutôt que sur la démonstration. Dans un paysage où dominent les expositions saturées et les discours formatés, ce projet apporte une fraîcheur rare et exigeante.

En choisissant la fragilité comme force, Les Archives Vivantes rappelle que l’art n’est pas seulement affaire de visibilité ou de discours, mais qu’il peut naître d’un souffle, d’un silence, d’une vibration intime.

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Artistes à la une - Sculpture

Jean-Pierre Jurisic Has’ Art Création seconde vie des objets oubliés

Jean Pierre Jurisic

Jean-Pierre Jurisic Has’ Art Création seconde vie des objets oubliés : telle pourrait se résumer la démarche de cet artiste autodidacte, ancien antiquaire devenu sculpteur. Depuis son atelier en Haute-Saône, il métamorphose fragments de lustres et ornements de mobilier en laiton en sculptures animalières d’une élégance rare, offrant une seconde vie à des matériaux délaissés.

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Philibert – 2025 – hauteur 80cm

Un parcours singulier, de l’antiquité à la création

Né à Reims en 1977, Jean-Pierre Jurisic quitte sa région en 2002 pour s’installer à la campagne. Longtemps antiquaire, il affine son regard et sa connaissance des objets anciens avant de se consacrer, en juillet 2024, pleinement à la création sous le nom Has’ Art Création. Cette transition marque le début d’une aventure artistique où chaque pièce raconte une histoire de transmission et de renaissance.

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Bagheera 2025 l1,20m

Jean-Pierre Jurisic et l’élégance du vivant

Son matériau de prédilection est le laiton, qu’il récupère, assemble et transforme. Inspiré par le règne animal — oiseaux, félins, créatures en mouvement —, il capture l’instant juste avec la précision d’un sculpteur et la sensibilité d’un poète. Sa technique d’assemblage, sans torsion ni soudure, évoque les constructions Meccano de son enfance et confère à ses œuvres une légèreté organique.

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Nephel – 2024 – 1,30m d’envergure

Un art qui réincarne plutôt qu’il ne stylise

Si ses formes rappellent l’épure de François Pompon, figure de l’Art déco animalier, la démarche de Jean-Pierre Jurisic est unique : il ne s’agit pas seulement de styliser l’animal, mais de lui redonner souffle. Chacune de ses créations devient un pont entre passé et présent, un objet à la fois ancré dans la mémoire et ouvert à l’imaginaire.

Has’ Art Création, un dialogue sensible

« Re-créateur d’émotions » : ainsi aime-t-il se définir. Ses sculptures ne s’imposent pas par le volume, mais par la sensibilité qu’elles éveillent. Elles invitent à ralentir, à contempler, à écouter ce que le métal a encore à dire. Derrière cette sobriété se cache une véritable puissance évocatrice.

sharky
2025
sculpture
long1,20m
Sharky – 2025 – l1,20m

Un avenir à construire

Encore peu exposé mais déjà récompensé par un prix d’artistes dans les Vosges, Jean-Pierre Jurisic souhaite aujourd’hui élargir son audience, collaborer avec des galeries, dialoguer avec d’autres créateurs comme Patrick Villas, et pourquoi pas, voir son travail entrer dans une grande maison.

📖 À découvrir dans le prochain numéro d’ART MAG (version papier ou téléchargement)

 À lire aussi : 🌐ART MAG#9 Portrait de Patrick Villas sculpteur

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Artistes à la une - Peinture

Frédérique Samama art pierre noire émotion

Frédérique Samama

Frédérique Samama art pierre noire émotion : ainsi pourrait se résumer la démarche de cette artiste qui explore, avec intensité et silence, le corps et l’émotion. À travers la pierre noire et des cadrages resserrés, elle ouvre un chemin vers l’intime, là où les mots échouent et où l’image devient pure vibration.

Entre abstraction et figuration

Formée au lycée d’Arts Appliqués Auguste Renoir, Frédérique Samama affine d’abord son regard dans les salles de ventes, en tant que clerc de commissaire-priseur. Ce contact quotidien avec l’art nourrit une approche exigeante et sensible. Mais c’est en 2018, lors de sa première exposition, que sa propre voix artistique émerge avec évidence. Elle poursuit ensuite sa recherche aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de modelage d’après modèle vivant dirigé par Philippe Jourdain.

La pensée et les mains (Huile, acrylique, pierre noire)_120 x 120cm_Frédérique SAMAMA
La pensée et les mains 120 x 120 cm

Frédérique Samama et l’art

Depuis, elle explore inlassablement l’humain à travers des compositions épurées et frontales, où visages et mains occupent une place centrale. La pierre noire devient son outil de prédilection, pour la profondeur de ses noirs, leur intensité vibratoire et leur pouvoir d’évocation. Elle trace, frotte, efface. Le trait, volontairement ouvert et inachevé, invite le regardeur à entrer dans l’image, à prolonger le geste, à y déposer ses propres silences.

Bosco_Technique mixte (Huile, acrylique, pierre noire)_100 x 73cm_Frédérique SAMAMA
Bosco 100 x 73 cm

Une tension entre force et fragilité

Ses œuvres ne sont pas seulement visuelles : elles sont sensorielles. Les fonds, travaillés avec matières et accidents, participent à la tension générale. Chaque toile devient un espace de résonance où sujet et environnement dialoguent. Ce que peint Frédérique Samama, c’est une vérité fragile, une vibration intérieure qui échappe aux récits figés.

La prière_Technique mixte (Huile, acrylique, pierre noire)_92 x 73 cm_Frédérique SAMAMA
La prière 92 x 73 cm

Présence sur la scène artistique

Membre de la Fondation Taylor et de la Maison des Artistes, Frédérique Samama expose dans les grands salons français – Salon d’Automne, Salon des Artistes Français, Salon des Beaux-Arts – ainsi qu’à l’international, de Tokyo à Bonn, de Remagen aux Pays-Bas. Ses distinctions, comme le Prix Expressionnisme du Salon d’Automne ou le Prix de la Créativité à Palerme, confirment la singularité et la force de son geste.

Une œuvre habitée et ouverte

Les toiles de Frédérique Samama ne racontent pas une histoire, elles ouvrent un espace. Celui d’une rencontre essentielle, suspendue, où l’on ne regarde pas seulement : on ressent.

Les mots bleus_Technique mixte (Huile, acrylique, pierre noire)_100 x 73cm_Frédérique SAMAMA
Les mots bleus 100 x 73 cm

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