Paris Photo 2025 a transformé le Grand Palais en véritable capitale mondiale de la photographie. Avec 222 exposants venus de 33 pays, l’événement offre un panorama unique de la création contemporaine.
Au cœur de cette effervescence, trois rencontres ont retenu toute mon attention. Trois artistes, trois approches, trois émotions fortes — et autant de raisons de ne pas passer à côté de cette édition.

1. Mia Weiner — Quand le corps devient tissage numérique
Galerie Homecoming stand N01, secteur Emergence
Premier choc visuel : les autoportraits monumentaux de Mia Weiner, représentée par la galerie Homecoming.
Dans sa série You’re My Son, l’artiste américaine transforme l’image numérique en matière textile : chaque pixel devient un fil, tissé à la main dans un travail d’une précision vertigineuse.

Pourquoi c’est un coup de cœur ?
- La présence féminine y est puissante, assumée, politique.
- L’œuvre mêle technologie et artisanat avec une finesse rare.
- La texture donne l’impression que l’image respire.
Mia Weiner questionne la visibilité des corps féminins dans notre monde digitalisé — et elle le fait avec une poésie brute, vibrante.

2. François Alary — Un dialogue inattendu avec Claude Monet
Galerie Ruttkowski;68 Stand D26 secteur principal
Direction ensuite Ruttkowski;68, où le photographe français François Alary présente une série élégante et intime.
Installé pendant quarante ans à New York, collaborateur de Vogue et Vanity Fair, Alary s’aventure ici dans une démarche plus contemplative.
Sa série réinvente les jardins de Giverny :
- polaroids scannés,
- gestes peints à l’huile,
- couleurs qui débordent,
- flou photographique et matière picturale qui se répondent.

Pourquoi c’est un coup de cœur ?
Parce que ces images créent une conversation visuelle avec Monet sans jamais l’imiter. Elles captent l’esprit impressionniste tout en affirmant un regard résolument contemporain.
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3. Sophie Ristelhueber — La mémoire des paysages blessés
Galerie Poggi A24 – secteur principal
Troisième moment fort : le stand de la galerie Poggi, consacré à Sophie Ristelhueber, l’une des photographes françaises les plus influentes, auréolée du Prix Hasselblad.
Devant un mur de 40 mètres, retraçant quarante ans de carrière, on plonge dans une œuvre habitée par les cicatrices du monde :
- territoires marqués par les conflits,
- paysages transformés en corps,
- ruines devenues mémoire.

Pourquoi c’est un coup de cœur ?
Chaque image est une véritable enquête sensible, qui transforme le paysage en témoin silencieux. On ressort de ce stand profondément marqué, avec l’impression d’avoir traversé un territoire blessé mais terriblement vivant.
Ce que je retiens de Paris Photo 2025 : trois artistes, trois visions, un même souffle
Cette édition 2025 rappelle une chose essentielle : la photographie n’est pas seulement un médium, mais un langage vivant, capable d’unir technique, mémoire, corps, douleur, douceur et innovation.
- Mia Weiner réinvente le textile.
- François Alary réinvente Monet.
- Sophie Ristelhueber réinvente la manière de regarder les cicatrices du monde.
Trois artistes à suivre absolument, trois galeries engagées, et une édition qui confirme que Paris reste — plus que jamais — la capitale mondiale de l’image.
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