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Le monde selon l’IA – Une exposition visionnaire au Jeu de Paume

le monde selon l'IA exposition au Jeu de Paume Paris

Jusqu’au 21 septembre 2025, le Jeu de Paume à Paris propose une exposition inédite sur les liens entre art contemporain et intelligence artificielle. Une plongée fascinante dans la création augmentée par les algorithmes.

Une première mondiale sur l’IA et la création artistique

Avec plus de 40 œuvres et 43 artistes venus du monde entier, Le monde selon l’IA s’impose comme l’une des expositions majeures de l’année 2025. Dirigée par le commissaire Antonio Somaini, accompagnée d’Ada Ackerman, Alexandre Gefen et Pia Viewing, cette exposition interroge les façons dont les technologies d’intelligence artificielle influencent aujourd’hui la production artistique.

Peut-on encore parler de création humaine à l’ère du deep learning ? C’est l’une des nombreuses questions posées tout au long de ce parcours riche, critique et souvent poétique.

Entre surveillance algorithmique et regards biaisés

Dès les premières salles, l’exposition donne le ton. L’œuvre Faces of ImageNet de Trevor Paglen filme les visiteurs et les classe en temps réel à partir d’un système d’IA basé sur une gigantesque base de données visuelle. Une expérience troublante qui met en lumière les dérives possibles de la reconnaissance faciale.

Plus loin, Hito Steyerl poursuit cette critique avec une installation inédite qui dévoile comment les algorithmes normalisent le regard et renforcent les mécanismes de contrôle.

Une IA très loin d’être immatérielle

Contrairement à l’idée répandue d’un monde numérique sans matière, les artistes réunis ici rappellent que l’intelligence artificielle repose sur des infrastructures bien concrètes : serveurs, réseaux, métaux rares et… main-d’œuvre invisible.

Julian Charrière, avec sa sculpture Metamorphism, fond des cartes mères dans de la lave artificielle, transformant des déchets numériques en fossiles du futur. Agnieszka Kurant et le collectif Meta Office, de leur côté, mettent en lumière les conditions de travail des « travailleurs du clic », ces humains sous-payés chargés d’étiqueter les données pour nourrir les IA.

Mémoire artificielle et narration générative

Grégory Chatonsky signe l’une des œuvres phares de l’exposition avec La Quatrième Mémoire. Dans cette installation immersive, l’artiste propose des autobiographies alternatives de lui-même, générées par intelligence artificielle. Textes, images, voix : tout y est produit par la machine, dans une réflexion vertigineuse sur l’identité, la fiction et le souvenir.

La poétesse Sasha Stiles, elle, collabore avec son double numérique Technelegy pour coécrire des poèmes dans un alphabet inédit, à destination d’un lectorat transhumain.

Musique, données et interaction

Autre moment fort du parcours : The Organ, installation interactive signée Christian Marclay. Chaque touche d’un clavier déclenche la projection d’une série de vidéos issues de Snapchat, triées selon leur fréquence sonore. Une œuvre ludique et profonde, qui explore les liens entre son, image et réseau social.

Un programme culturel foisonnant

En parallèle de l’exposition, le Jeu de Paume propose :

  • Des conférences et rencontres avec les artistes
  • Des projections de films autour de l’intelligence artificielle
  • Des colloques scientifiques
  • Des ateliers pour enfants et familles

De quoi approfondir la réflexion et faire dialoguer les publics autour de ces enjeux contemporains.

Infos pratiques

Une IA qui ne remplace pas l’artiste, mais qui le questionne

L’exposition Le monde selon l’IA ne cherche ni à idolâtrer ni à diaboliser la technologie. Elle ouvre un espace de réflexion, montre les potentialités créatives de l’IA tout en soulignant ses limites, ses biais et ses coûts humains.

C’est une exposition nécessaire à l’heure où les algorithmes influencent notre manière de voir, de créer, de consommer, d’aimer. Et où il est urgent de poser la question : quelle place voulons-nous encore donner à l’humain dans le monde de demain ?

💡 Un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art contemporain, de nouvelles technologies, et pour tous ceux qui veulent comprendre notre époque à travers le regard des artistes.

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Pour lire la suite, téléchargez ART MAG n°26