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Un événement majeur : Edward Weston à la MEP en 2025

Photographie en noir et blanc représentant une personne nue assise au sol, le corps replié et la tête inclinée vers les genoux. Les bras entourent les jambes, formant une composition sculpturale où la lumière met en valeur les lignes, ombres et textures du corps.

La Maison Européenne de la Photographie (MEP) signe l’un des événements culturels phares de la saison 2025-2026 en présentant Modernité révélée, la plus grande rétrospective consacrée à Edward Weston à Paris depuis près de trente ans.

Cette exposition exceptionnelle, visible du 15 octobre 2025 au 25 janvier 2026, retrace plus de trois décennies de création, de 1908 à 1945, et met en lumière l’évolution radicale du photographe, passé du pictorialisme au modernisme le plus pur.  

Edward Weston : du pictorialisme au modernisme radical

Le parcours montre comment Weston passe d’un pictorialisme aux flous allégoriques à une photographie dépouillée, fondée sur la netteté, la rigueur et la recherche d’une forme essentielle.

Deux œuvres placées en ouverture de l’exposition illustrent ce tournant décisif :

  • M on the Black Horsehair Sofa (1921), emblématique du pictorialisme ;
  • Tina Modotti (Nude in Studio) (1922), où surgit une modernité tranchante, directe et dépouillée.
Photographie en noir et blanc d’une personne nue assise sur un tabouret, tournée vers la gauche dans un vaste studio. La figure, légèrement courbée et tenant un objet fin dans la main, est placée près d’un rideau sombre qui occupe presque toute la largeur de l’image. Le sol en bois et deux autres tabourets espacés complètent la scène minimaliste.
Edward Weston, Tina Modotti (Nude in Studio), 1922 © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents / Edward Weston, Adagp, Paris, 2025
Courtesy Wilson Centre for Photography

Ces deux images, séparées d’un an seulement, témoignent d’une métamorphose fulgurante du regard westonien.  

Le Mexique : catalyseur de liberté et d’audace

Le passage de Weston au Mexique entre1923 et 1926 marque une étape capitale. Aux côtés de Tina Modotti, il développe un langage plus contrasté, immédiat et audacieux, nourri d’expérimentations techniques

Durant cette période, Weston se passionne pour les formes naturelles : coquillages, fruits, objets du quotidien. Chaque motif devient un terrain d’abstraction, révélant sa quête obsessionnelle de pureté formelle. Les œuvres réalisées alors – notamment Excusado (1926) ou Shells (1927) – comptent parmi ses images les plus iconiques.  

Photographie en noir et blanc d’un grand coquillage aux formes lisses et arrondies, composé de deux volumes ovoïdes serrés l’un contre l’autre. La surface du coquillage présente des stries fines, tandis qu’une collerette externe s’enroule partiellement autour des formes. L’éclairage met en valeur les courbes et la texture subtile de la coquille.
Edward Weston, Shells, 1927 © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents / Edward Weston, Adagp, Paris,
2025 Courtesy Wilson Centre for Photography

Les années 1930 : l’aboutissement d’un style révolutionnaire

Les années 1930 voient éclore certaines des photographies les plus célèbres de Weston. Ses études de poivrons, véritables sculptures de lumière, incarnent cette recherche de forme essentielle. Il y révèle « l’essence même de la chose », selon ses propres mots.

Dans le même esprit, les nus d’Oceano ou le mythique Charis, Santa Monica (Nude in Doorway) (1936) traduisent une maîtrise totale de la lumière et un sens sculptural du corps. Weston élève alors la photographie au rang d’art autonome, débarrassé de toute référence picturale.  

Point Lobos : un laboratoire de formes et de lumière

À la fin des années 1920, Weston explore inlassablement les paysages de Point Lobos en Californie.

Roches, dunes, arbres, érosions deviennent autant de compositions géométriques naturelles. Des œuvres telles que Sandstone Erosion (1942) ou ses vues de Big Sur et Death Valley confirment son rôle majeur dans l’émergence d’une photographie moderniste américaine rigoureuse, dense et visionnaire.  

Une rétrospective d’envergure mondiale

La MEP réunit plus de cent tirages d’époque, dont plusieurs inédits en France, issus du Wilson Centre for Photography. L’exposition retrace les influences, ruptures et intuitions de Weston, ainsi que son rôle clé dans le groupe f/64, défenseur d’une photographie pure et non manipulé

Un catalogue richement illustré, dirigé par Elisa Monteillet, accompagne cette exposition qualifiée d’historique par l’institution. 

Pourquoi cette exposition est incontournable en 2025 ?

  • Un retour rare : Weston n’avait pas été exposé à Paris à une telle échelle depuis près de trois décennies.
  • Des œuvres iconiques exposées dans leurs tirages originaux.
  • Un parcours pédagogique qui retrace la naissance du modernisme photographique.
  • Un événement porté par la MEP, référence européenne de la photographie.

Pour les amateurs d’art et de photographie, cette exposition est l’un des temps forts culturels de la rentrée

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FAQ

Qui est Edward Weston ?

Edward Weston est l’un des pionniers de la photographie moderniste du XXe siècle. Son travail explore la netteté, la forme et la lumière, transformant objets, paysages et corps en compositions sculpturales.  

Que présente l’exposition « Modernité révélée » à la MEP ?

L’exposition réunit plus de cent tirages d’époque retraçant l’évolution de Weston, depuis le pictorialisme de ses débuts jusqu’à ses chefs-d’œuvre modernistes des années 1930.  

Quand visiter l’exposition Edward Weston à la MEP ?

La Maison Européenne de la Photographie (Paris) accueille l’exposition du 15 octobre 2025 au 25 janvier 2026

Qu’est-ce qui fait d’Edward Weston un maître de la photographie ?

Weston a révolutionné la photographie en refusant les artifices pictorialistes, en privilégiant la netteté maximale et en révélant l’essence des formes naturelles. On reconnaît ses images pour leur rigueur formelle et leur beauté intemporelle

Quels sont les chefs-d’œuvre emblématiques présentés ?

Parmi les œuvres phares figurent Charis, Santa Monica (Nude in Doorway) (1936), les célèbres séries de poivrons, les études de coquillages et les paysages de Point Lobos.