Première femme peintre Grand Prix de Rome (1925), Odette Pauvert forge une modernité sobre et frontale, nourrie du Quattrocento et pensée pour le grand décor. De la Villa Médicis aux scènes intimes de l’après-guerre, son parcours éclaire une autre histoire de l’entre-deux-guerres.
Repères biographiques
Formée aux Beaux-Arts de Paris, Pauvert séjourne à la Villa Médicis (1926-1929) où s’affinent contours nets, couleurs mates et portrait-paysage. De retour à Paris, elle vise la peinture murale (église du Saint-Esprit, décor scolaire, Sèvres, Exposition 1937). En 1934, la Casa de Velázquez libère son dessin (fusain, sanguine). Après 1945, contraintes matérielles et vie familiale orientent vers des formats resserrés sans renier l’ambition initiale.
Style & œuvres clés
- Promotion 1926 (1927) — signature de la période romaine.
- Invocation à Notre-Dame-des-Flots (1925) — classicisme habité.
- Habib Benglia (1931), Paris 1932 (Yvonne Pesme) — frontalité souveraine.
- Le Torero (1934) — stylisation et tension des lignes.
- Odile, Yves et Rémy au Rond-Point des Champs-Élysées (1946) — tournant domestique.
Héritage
Longtemps éclipsée par les avant-gardes, Pauvert illustre une modernité alternative : clarté, échelle, discipline du regard. Les relectures récentes la replacent parmi les créatrices majeures du XXe siècle, entre Art déco et tradition renaissante.
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FAQ
Qui est Odette Pauvert ?
Odette Pauvert est une peintre française de l’Art déco, première femme peintre lauréate du Grand Prix de Rome en 1925. Son œuvre propose une modernité sobre et frontale, nourrie du Quattrocento et pensée pour le grand décor.
Pourquoi est-elle importante dans l’histoire de l’Art déco ?
Parce qu’elle incarne une modernité classique alternative aux avant-gardes : clarté des formes, contours nets, couleurs mates, sens de l’échelle murale et discipline du regard.
Où s’est-elle formée ?
Aux Beaux-Arts de Paris, puis à la Villa Médicis (1926–1929), où s’affinent sa frontalité et son rapport portrait-paysage. Un passage à la Casa de Velázquez (1934) libère son dessin (fusain, sanguine).
Qu’appelle-t-on “modernité classique” chez Pauvert ?
Une recherche d’équilibre et de lisibilité héritée de la Renaissance italienne (Quattrocento), appliquée à des sujets contemporains : portraits, scènes, et peintures murales.
Quelles sont ses œuvres clés à connaître ?
- Promotion 1926 (1927) — période romaine.
- Invocation à Notre-Dame-des-Flots (1925) — classicisme habité.
- Habib Benglia (1931), Paris 1932 (Yvonne Pesme) — frontalité souveraine.
- Le Torero (1934) — stylisation et tension des lignes.
- Odile, Yves et Rémy au Rond-Point des Champs-Élysées (1946) — tournant domestique d’après-guerre.
Qu’entend-on par “portrait-paysage” dans son travail ?
Un cadre frontal où le modèle s’inscrit dans un espace architecturé (décor, ville, mer), créant un dialogue entre figure et environnement.
A-t-elle réalisé des œuvres monumentales ?
Oui. Elle vise le grand décor : église du Saint-Esprit, décors scolaires, collaborations avec Sèvres, participation à l’Exposition internationale de 1937.
Comment évolue son style après 1945 ?
Les contraintes matérielles et familiales la conduisent à des formats plus resserrés sans renier l’ambition de clarté, de frontalité et d’échelle.
En quoi se distingue-t-elle des avant-gardes ?
Elle privilégie la mesure, la structure et la lisibilité à la rupture formelle radicale : une modernité alternative dans l’entre-deux-guerres.
Où voir l’exposition Odette Pauvert à Roubaix ?
À La Piscine – Musée d’Art et d’Industrie, Roubaix, du 11 octobre 2025 au 11 janvier 2026 (dates utiles pour préparer la visite et le référencement local).
Quelles techniques privilégie-t-elle ?
Le dessin (fusain, sanguine), la peinture aux aplats mats, une ligne claire et un modelé contrôlé au service de la frontalité et de l’échelle.
Pourquoi la redécouvrir aujourd’hui ?
Les relectures récentes replacent Pauvert parmi les créatrices majeures du XXe siècle, à la croisée de l’Art déco et de la tradition renaissante.