Une peintre qui sublime l’invisible et révèle la trace
Chez Laurence Simon, ce ne sont pas les sujets flamboyants qui captent le regard, mais les traces oubliées : sacs noués, drapés fatigués d’échafaudages, blockhaus, meules de foin ou bidons rouillés.
Sa peinture, patiente et charnelle, s’inscrit dans une démarche de résistance : elle sublime les fragments du quotidien laissés par l’homme sans jamais représenter la figure humaine.

Une vocation née très tôt
« J’ai dit que je voulais être peintre à cinq ans. »
Cet aveu d’enfance traduit la détermination de Laurence Simon. Issue d’une lignée d’artistes depuis le XVIIe siècle, son regard s’est nourri des Beaux-Arts, de Rome, de l’ex-Yougoslavie, de la Normandie ou plus récemment du Mexique.
Peintre à contre-courant, elle refuse le spectaculaire pour privilégier le détail et le fragment.

La beauté du rebut
L’univers de Laurence Simon commence souvent par une fascination :
- la brillance du métal,
- la mécanique étrange des roues de poubelles,
- la paille des meules de foin,
- les sacs oubliés, les murs usés par le temps.
Ces rebuts, simples et usés, deviennent archétypes universels sous son pinceau : le bidon devient une nature morte, le drapé une allégorie, la meule une installation.
Elle ne copie pas : elle révèle. Un art habité par les ruines et la mémoire

Son œuvre se nourrit des ruines antiques de Rome, des villages mutilés du Monténégro, des silos normands, des oliviers centenaires, des paysages mexicains rêvés.
Les objets abandonnés deviennent poésie picturale, les paysages détruits par la guerre se chargent d’une mémoire universelle.
Laurence Simon revendique l’héritage de Dürer (pour ses drapés), de Patinir (pour ses détails discrets dans les Vierges) et rend hommage à Bourdelle et Beethoven dans ses fusains monumentaux.

Une peinture de résistance et de lenteur
Installée entre Paris et le littoral, elle poursuit une œuvre solitaire, puissante et humble. Ses grands fusains noirs, presque musicaux, rassemblent les fragments du passé et du présent.
Dans un monde qui s’accélère, Laurence Simon prend le temps de regarder. Et nous apprend à voir.
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