« D’une rive à l’autre, le peintre traverse sa vie, mais toujours dans son courant propre, en goûtant l’ombre et la lumière changeante de sa vie, comme celle des arbres qui changent au fil du jour et des saisons», nous confie Daniel Olivier, artiste aux multiples casquettes qui partage depuis plus de cinquante ans ses œuvres résolument contemporaines en s’inspirant du monde qui l’entoure, dans un univers poétique et symbolique.
Né à Calais, Daniel Olivier voit son enfance être bercée par les vagues qui s’enlacent, les dunes qui se dévoilent, le ciel chargé et changeant… Une nature dont s’imprègnent les œuvres de l’artiste. Des œuvres dans lesquelles il cherche à suspendre le temps, savourant en silence les toiles que son imagination décore, le temps d’une rencontre presque intime entre l’artiste, la peinture et la toile. « J’assimile, j’incorpore, dans le silence, depuis la plus tendre enfance, tout ce que mon regard capte. Mon cerveau est un magasin d’images-émotion », nous confia-t-il, avant de reprendre : « les mots ne peuvent exprimer cela. Seul, il y a l’instant. Pour entrer dans le silence du peindre, il faut de l’écoute, de l’attention, de l’émerveillement, une grande passion. Dans l’instant, seul compte le toucher ».
Le premier émerveillement, le premier éveil artistique, Daniel Olivier le doit à Rodin et à sa célèbre sculpture, Les six Bourgeois de Calais, une œuvre dont les mains tendues vers le ciel, tortueuses, dramatiques, marquent l’artiste dans son esprit et dans son œuvre. « C’est maintenant que j’en saisis le lien dans mon travail : “la main tendue”… Tendue vers la toile-miroir, tendue vers mon ciel, vers le ciel de l’autre… Vers le regard de l’autre. Le ciel de la personne, c’est son regard… ». C’est cette passion qui anime l’artiste et le pousse à poursuivre d’œuvre en œuvre dans un travail acharné, à la recherche de la cohérence, du détail, de la symbolique et de la beauté de son œuvre.
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